Normalement, une rupture ne se fait pas avec soin, mais dans cette oeuvre je voulais réaliser des phénomènes musicaux ayant l’air d’être interrompus, déformés, voire déséquilibrés de différentes façons. Et pourtant, la trame musicale n’est jamais coupée : il existe toujours une direction, malgré quelques détours. À certains instants, j’ai privilégié des notes particulières, afin qu’elles puissent se manifester, telles des étoiles dans le ciel, et dessiner des changements dynamiques par leurs accents.
Vers la moitié de l’œuvre surgissent des mouvements saccadés, vifs et fluides, alternés avec des sons étirés. C’est un contraste qui permet une perception du temps musical différente, avec davantage de souplesse et de respiration. Mais il y a déjà une allusion à ce contraste dans la première moitié de la pièce. Rupture, pour moi, ne signifie pas la « fin » du développement ; au contraire, c’est un moyen de faire évoluer la musique sur un arc formel plus long.
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